L'usine Fertiladour
Extrait
"On en reste là sur l’impossibilité de voir l’industriel poser sur la table l’argument couteau-suisse de la méconnaissance de ce qu’il demandait à ses ouvriers de manipuler.
En 1992, la législation plus sévère sur les "terres rares" broyées, et la méfiance des clients de St Gobain, marquent la fin de la période des couilles en or de l’industriel de Fertiladour. Pardon pour la grossièreté. Mais je la laisse écrite.
C’est la fin des années monazite, qui auront duré de 1973 à 1992 donc, mais seulement du point de vue de son marché industriel à Boucau.
Car il est hors de question de remettre l’endroit en état, tout reste en place, d’autres minerais continuent d’être broyés dans l’atelier, le budget de quelques balais supplémentaires a pu juste grever les comptes de l’entreprise.
/.../
En 2000, soit 8 ans après l’arrêt du broyage de la monazite, les techniciens du cabinet ANTEA mesurent les radiations résiduelles de l’atelier minerai. Ils déterminent partout des niveaux de radiation dangereux pour les salariés. Partout. Jusque dans la petite salle de repos, censée être protégée des émanations de poussière. Le thorium a hanté le lieu, et il n’a pas pris sa retraite."
Situé à Boucau sur la rive droite de l'Adour, dans la zone portuaire de Bayonne, l'ancienne usine Fertiladour a essentiellement broyé des minerais pour la production d'engrais, dans les années 50.
La diversification par le broyage de terres rares riches en thorium (les "années monazite") s'est étendue de 1973 à 1992, pour son client principal Saint-Gobain.
Depuis 2008, l'usine a été déclarée en cessation d'activité par l'industriel, le groupe Roullier, sous la conduite du directeur local Henri Capdepuy.
Ses 7 hectares "bord à quai" ont été mis en vente cette année-là par le groupe, au prix de 6 millions d'euros, malgré une alerte du collectif CADE sur la contamination radioactive de ses sols à partir de 1997.